Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
La réunion du G-20
La démocratie encore et toujours assiégée :
quand l’avenir économique de la planète se discute à huis clos…
(Québec, le 24 octobre 2000) – La coalition régionale Opération Québec Printemps 2001 (OPQ 2001) désire aujourd’hui réagir à la tenue, au centre Sheraton de Montréal les 24 et 25 octobre 2000, de la seconde réunion du G-20 qui sera présidée par le Ministre des finances du Canada, Paul Martin.
Le groupe des 20 a été formé en 1999 à l’initiative des ministres des
finances du G7 et suite aux crises financières russe, asiatique et latino-américaine.
Ce nouveau et très exclusif groupe est composé des ministres des finances et
des gouverneurs des banques centrales de chacun des pays du G7, de 12 pays à «
économie de marché émergente » et de l'Union Européenne. De plus, le
directeur du Fonds Monétaire International et le
président de la Banque Mondiale en sont également membres.
« En somme, parmi toutes ces personnes qui discuteront de l’organisation économique et financière de la planète, aucun n’aura de compte à rendre à la population sur le travail du G-20. Même pour les ministres, le groupe des 20 ne fera que peu ou pas l’objet de débats dans les différentes assemblées législatives, tout comme dans le cas de la ZLÉA (Zone de Libre-Échange des Amériques prévue pour 2005) », de déclarer Lisa Goodyer, l’une des porte-parole de la coalition OQP 2001.
Dans la documentation officielle du G-20, on souligne son caractère informel d’échange et de consultation qui permettra à ses membres de parvenir à des positions communes plus rapidement pour « accélérer la prise de décision sur d’autres tribunes ». « Ce caractère informel ne peut avoir pour effet que d’accentuer le manque de transparence et de démocratie, pourtant décrié de toutes parts et fondamental dans les institutions internationales (FMI, BM, OCDE, OEA, OMC, etc.) et dans l’élaboration des accords de libre-échange (ALÉNA, AMI, Millenium round à Seattle, ZLÉA). À l’instar des rencontres du FMI et de la BM, de l’OMC, de l’OEA, de l’APEC, du G7 et de bien d’autres organisations économiques internationales, les réunions du G-20 se déroulent à huis clos, hors d’atteinte de tout citoyen. Le contenu des discussions est également gardé secret.», d’insister madame Goodyer.
Par ailleurs, la simple présence du FMI et de la BM à cette table devrait suffire à lui enlever toute légitimité. «Les activités du G-20 complètent celles d’autres organisations internationales. La participation du président de la Banque Mondiale et du directeur général du FMI […] assure que les travaux du G20 s’intègrent harmonieusement aux activités de ces institutions», tel que le mentionne le Document d’information disponible sur le site Internet officiel du G-20 (www.g20.org).
«Il est maintenant notoire que ces deux dernières organisations, qui sont les réelles instances décisionnelles, ont contribué plus que quiconque à étendre sur la planète la misère, la pauvreté et l’exclusion», d’affirmer Stéphane Paquet, un autre porte-parole pour OQP 2001.
« Les programmes d’ajustement structurel (PAS), imposés par le FMI comme condition à l’obtention d’un prêt de la BM, ont contraint plusieurs pays à la déréglementation, à la liquidation des sociétés d’État, à la dévaluation de la monnaie locale ainsi qu’à un sabrage dans les programmes sociaux », de poursuivre monsieur Paquet.
«De plus, en raison du mode de décision corporatif qui alloue le nombre de votes au prorata de la contribution financière de chaque pays membre, le poids des États-Unis dans ces institutions est sans commune mesure avec celui des autres intervenants : les É-U détiennent 18,25% des votes au FMI, contre 5,67% pour l’Allemagne, deuxième «investisseur» en importance! », de compléter madame Goodyer.
Le groupe des 20 a, semble-t-il, été «conçu pour répondre au besoin de représentation des marchés émergents». «Il subsiste cependant un doute quant au rôle du G-20 : vise-t-il à intégrer les marchés émergents dans les discussions, ou plutôt à s’assurer que ces derniers s’intègrent docilement dans le cadre des politiques élaborées par le G-7? D’autre part, si son rôle en est un d’intégration, cela signifie-t-il que les autres pays du globe, moins riches et moins puissants mais tout aussi populeux, ne sont pas à considérer? À certains moments, l’intégration peut facilement tourner à l’exclusion! », de dire monsieur Paquet.
Parmi les reproches adressés à la globalisation économique, l’absence de représentation démocratique, les lacunes majeures au niveau de la transparence et la propension à creuser l’écart entre riches et pauvres sont probablement les plus communs. « Le G20 contient à lui seul toutes ces caractéristiques, en plus d’avoir à sa table le FMI et la Banque Mondiale pourtant reconnus pour avoir mondialisé la misère et la pauvreté. La dénonciation du groupe des 20 ne semble-t-elle pas la suite logique des luttes contre une mondialisation aveugle des marchés? », de conclure madame Goodyer.
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Pour information :
Stéphane Paquet : (...)
Lisa Goodyer : (...)
Patrice Breton : (...)
Jean-Pierre Duchesneau : (...)