L'intégrité de la démocratie dans nos sociétés est de plus en plus confiée, comme en désespoir de cause, à des bras. Ceux et celles qui se refusent à collaborer avec l'État pour exprimer leurs besoins passent à la moulinette plus facilement que jamais. Même pour nos frasques de jeunesse contre le système, il n'était pas déployé autant de matraques. On est allé jusqu'à inventer une nouvelle arme, le poivre de Cayenne, dangereuse pour le cerveau à ce qu'il paraît, pour mâter les trouble-fête.
Que restera-t-il des droits fondamentaux s'ils sont laissés à la discrétion de ceux dont la réplique ne peut qu'être violente et réactionnaire dans leur fonction sociale première?
Plaider pour moins de police et plus d'oreilles attentives à ces besoins exprimés dans les contre-sommets mondiaux n'est pas risqué pour la démocratie. À l'étude de l'histoire, on peut se rendre compte que beaucoup de victoires sociales et politiques ont été acquises de hautes luttes contre les forces de l'ordre. On n'a qu'à penser à la journée de huit heures.
Force est de constater que c'est à ce prix que la démocratie déploiera de nouveaux espaces de liberté contre ceux qui n'en ont que faire pour se maintenir au pouvoir.
Le Sommet des Peuples du printemps 2001 qui se prépare déjà sera, en ce sens, une grande fête de la démocratie mondiale. Au plaisir de vous y rencontrer avec votre bannière.
Guy Roy, Québec